
L’Assemblée nationale mauritanienne a approuvé, le 10 septembre 2024, un projet de loi qui prévoit la création d’une juridiction spécialisée dans la lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et le trafic de migrants.
Ce projet de loi vise à atteindre un ensemble d’objectifs et de principes, ayant trait à la bonne administration de la justice et à assurer plus d’efficacité dans le traitement des affaires d’esclavage, de traite de personnes et de trafic de migrants, et ce à travers l’introduction des réformes sur le nombre, la composition et le fonctionnement des cours spécialisées de lutte contre l’esclavage, instituées par la loi n° 2015-031 en date du 10 septembre 2015, portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes et dont l’application, a montré certaines lacunes et obstacles qui handicapent son effectivité.

Le projet de loi qui a été approuvé vise à atteindre un ensemble d’objectifs et de principes :
- L’harmonisation de la réponse judiciaire face aux phénomènes de l’Esclavage, la Traite de Personnes et le Trafic de Migrants. En effet, les infractions d’esclavage, sont restées jusque-là, de la compétence de trois tribunaux spécialisés de lutte contre l’esclavage, au moment où la traite de personnes et le trafic illicite de migrants relevaient d’autres tribunaux ordinaires et non spécialisés ;
- La professionnalisation du traitement judiciaire des crimes d’esclavage, de traite des personnes et de trafic des migrants ;
- Le rapprochement la justice pénale des citoyens et des victimes ;
- La suppression des jurés de la composition du tribunal ;
- La mise en place d’une formation à juge unique, chargée d’examiner les crimes et les affaires d’une certaine gravité et/ou complexité ;
- La création d’un parquet spécialisé et d’un pôle d’instruction auprès dudit tribunal ;
La ratification de ce projet de loi marque un tournant dans la lutte contre les crimes comme l’esclavage et la traite des personnes, ; et la création d’une juridiction spécialisée représente une réponse ambitieuse aux défis posés par l’application des lois existantes. L’application de ce nouveau cadre juridique appelle à une veille continue pour équilibrer les préoccupations pratiques et les impératifs de justice sociale.
Pour en savoir plus :
“Au Conseil des Ministres : création d’un Tribunal Spécialisé de lutte contre l’Esclavage, la Traite de Personnes et le Trafic de Migrants”, par l’Agence Mauritanienne d’information, mars 2024 : https://ami.mr/fr/archives/242480
“Mauritanie : création d’un tribunal chargé de la lutte contre l’esclave et la traite des personnes”, par Sahara Media, sept. 2024 : https://fr.saharamedias.net/mauritanie-creation-dun-tribunal-charge-de-la-lutte-contre-lesclavage-et-la-traite-des-personnes/
Derniers articles
- Fiche technique : La lutte contre les crimes environnementauxVous pouvez télécharger, ci-dessous, les éléments de communication institutionnelle du projet BEPI.Pour plus d’informations, contacter l’équipe chargée de la communication. Autres ressources BEPI
- Affiche BEPIVous pouvez télécharger, ci-dessous, les éléments de communication institutionnelle du projet BEPI.Pour plus d’informations, contacter l’équipe chargée de la communication. Autres ressources BEPI
- Renforcer les capacités des Magistrats à l’Entraide Pénale Internationale : Une formation cruciale pour l’intégration de l’Entraide Pénale en AfriqueL’entraide pénale internationale (EPI) est un domaine clé de la coopération judiciaire internationale, facilitant la lutte contre la criminalité transnationale et le respect des normes de droit. Cependant, sa prise en charge par les institutions judiciaires varie considérablement d’un pays à l’autre, particulièrement en Afrique.
- Dakar accueille une formation régionale inédite sur l’Entraide Pénale InternationaleLe projet BEPI, qui soutient le renforcement de l’entraide judiciaire pénale en Afrique de l’Ouest et au Sahel, a organisé à Dakar un atelier consacré à un enjeu de plus en plus préoccupant : les crimes environnementaux.
- Crimes environnementaux : une menace silencieuse au cœur des préoccupations judiciaires africainesLe projet BEPI, qui soutient le renforcement de l’entraide judiciaire pénale en Afrique de l’Ouest et au Sahel, a organisé à Dakar un atelier consacré à un enjeu de plus en plus préoccupant : les crimes environnementaux.





