Crimes environnementaux : une menace silencieuse au cœur des préoccupations judiciaires africaines

Projet BEPI – Atelier de Dakar, 24-26 juin 2025

Le projet BEPI, qui soutient le renforcement de l’entraide judiciaire pénale en Afrique de l’Ouest et au Sahel, a organisé à Dakar un atelier consacré à un enjeu de plus en plus préoccupant : les crimes environnementaux.

Déforestation illégale, trafic d’espèces protégées, pêche illicite, exploitation minière clandestine ou déversement de déchets toxiques : ces infractions se multiplient sur le continent, attirant des réseaux criminels organisés en quête de profits rapides, dans un contexte où les sanctions restent faibles et la traçabilité difficile.

Des crimes à fort impact, mais à faible visibilité

Souvent perçus comme secondaires, les crimes environnementaux ont pourtant des conséquences graves :

  • perte irréversible de la biodiversité,
  • destruction des écosystèmes,
  • pollution durable des terres et des eaux,
  • insécurité alimentaire,
  • dégradation des conditions de vie,
  • financement indirect d’activités de terrorisme.

Ils affectent directement les populations locales tout en sapant les capacités des États à contrôler et protéger leurs ressources.

Un rôle croissant pour les acteurs judiciaires

L’atelier de Dakar a permis de rappeler que la réponse judiciaire est un maillon essentiel de la lutte.
 Renforcer les capacités des magistrats, harmoniser les qualifications juridiques des infractions, et développer la coopération transfrontalière sont des leviers décisifs pour faire face à cette criminalité encore trop peu poursuivie.

Les échanges ont également souligné le besoin d’une approche interinstitutionnelle, mobilisant à la fois les juridictions, les services de sécurité, les autorités environnementales et les communautés locales.

Vers une justice environnementale africaine renforcée

Grâce au soutien du projet BEPI et de leurs autres partenaires (ONUDC, INTERPOL, Union européenne …), les États africains disposent aujourd’hui de bases solides pour faire avancer la justice environnementale.
 Cela passe par une meilleure application des conventions internationales (CITES, Convention de Bamako, Minamata…), mais aussi par une implication accrue des juridictions nationales dans la reconnaissance et la répression de ces crimes.

« Protéger l’environnement, c’est aussi protéger le droit, la sécurité et la dignité des populations. »

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